L’année dernière, au cœur du DITEP, dans la classe Escalette de l’APSH34, un projet ambitieux a pris forme.
Ce projet, porté par les enseignantes Manon et Carole alimenté par les réflexions des élèves lors des résolutions pour 2025, est rapidement devenu bien plus qu’une activité pédagogique : une aventure humaine, une leçon de solidarité et de partage, qui a profondément marqué tous ceux qui y ont participé.
Tout est parti d’une question simple posée en classe :
« Comment pouvons-nous aider les autres ? »
Les élèves ont répondu avec une spontanéité touchante :
— « On veut aider les gens dans le besoin » ;
— « On veut aider des enfants comme nous ».
De ces échanges est née l’idée de se tourner vers des enfants dont les conditions de vie rendent l’éducation difficile. Après plusieurs recherches, discussions et partages d’histoires, la classe a choisi de soutenir un orphelinat en Ouganda : Lights of Kazinga.
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Pourquoi l’Ouganda ?
Comprendre le contexte pour agir
L’Ouganda est un pays d’Afrique de l’Est parmi les plus pauvres du monde.
Les raisons qui mènent tant d'enfants dans les orphelinats sont multiples :
• la pauvreté extrême,
• l’épidémie de VIH/SIDA,
• les conflits armés qui ont marqué le pays,
• les familles incapables de subvenir aux besoins de leurs enfants,
• les abandons liés à des grossesses non désirées.
Malgré les efforts d’associations et du gouvernement, les ressources restent limitées.
Dans beaucoup de villages, l’école n’est pas obligatoire. Les enfants sont considérés comme une main-d’œuvre bon marché et travaillent souvent dans les élevages ou les cultures, notamment le cacao.
Même quand ils ont la possibilité d’aller à l’école publique — gratuite — les manuels scolaires, eux, ne le sont pas.
Le prix des livres constitue un frein majeur. Beaucoup d’enfants se les partagent, suivant un système de rotation : deux jours en classe, cinq jours au travail.
C’est dans ce contexte difficile qu’a été créé l’orphelinat Lights of Kazinga, il y a quatre ans.
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Lights of Kazinga : plus qu’un orphelinat, un refuge, une famille
L’orphelinat a été fondé par Hamza et sa femme.
Hamza, ancien enfant orphelin, connaît mieux que personne le manque, les peurs, la solitude. Élevé seul par sa mère dans des conditions précaires, il a décidé, adulte, d’offrir aux enfants de son village ce qu’il n’avait pas eu : un lieu sûr, aimant, structuré, fait de chaleur humaine et d’opportunités.
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Aujourd’hui, Lights of Kazinga accueille :
• plus de 100 enfants de 2 à 21 ans,
• des adolescents livrés à eux-mêmes,
• des enfants orphelins de père, de mère ou des deux,
• des jeunes filles et femmes enceintes abandonnées, souvent sans soutien.
En théorie, l’orphelinat est destiné aux enfants. En pratique, c’est un refuge pour toutes les personnes vulnérables du village. Les mères isolées y trouvent protection, repos, accompagnement, et la possibilité de mettre leur enfant au monde en sécurité.
Les jeunes adultes qui ont grandi à l’orphelinat continuent souvent d’y vivre pour aider les plus petits : cuisine, ménage, organisation, accompagnement à l’école.
Cet esprit de communauté, rare et précieux, est au cœur de la philosophie de Lights of Kazinga.
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L’appel aux dons : quand la solidarité se met en mouvement
Touchés par ces réalités, les élèves du DITEP ont voulu agir.
L’idée était simple mais puissante : rassembler du matériel scolaire pour donner aux enfants de l’orphelinat les moyens d’apprendre.

Très vite, un appel aux dons a été lancé auprès :
• des familles,
• des autres classes,
• de l’ensemble des équipes du DITEP,
• de partenaires extérieurs.
La mobilisation fut extraordinaire.
Une valise entière a pu être remplie : cahiers, stylos, crayons, trousses, règles, livres, jeux éducatifs…
Le garage Renault a également participé par un don particulièrement généreux, permettant de compléter le matériel manquant.
Pour les enfants du DITEP, observer cette chaîne de solidarité prendre forme a été un moment fort : ils prenaient conscience que leurs actions avaient un impact réel.
En fin d’année scolaire, ils ont symboliquement fermé la valise, moment empreint d’émotion, avant qu’elle ne parte à des milliers de kilomètres.
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Un voyage marquant : de l’Hérault à l’Afrique
En juillet, Manon, l’enseignante à l’origine du projet, s’est envolée vers l’Ouganda avec la valise.
Ce voyage allait donner une dimension concrète, humaine et incarnée au projet.
À son arrivée à Lights of Kazinga, elle a été accueillie comme un membre de la famille, au son des chants et des danses traditionnelles.
Parmi eux, un chant l’a particulièrement bouleversée :
« Où est ma mère ? Où est mon père ? »
Un refrain simple mais puissant, symbole de la douleur silencieuse que portent tant d’enfants.
Manon a rencontré les enfants, joué avec eux, observé leur quotidien : les dortoirs modestes, la salle commune, les trajets de deux heures pour rejoindre l’école, les uniformes hérités du système britannique, la vie communautaire, les rires, les espoirs, mais aussi les manques et les fragilités.
Elle a remis la valise, expliqué d’où venaient les dons, montré les photos des élèves du DITEP.
L’émotion a été immense, chez les enfants de Kazinga comme chez elle.

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Une rentrée émouvante : transmettre, raconter, sensibiliser
À la rentrée de septembre, Manon a présenté son voyage à ses élèves.
Avec des photos, des récits, des anecdotes, elle leur a fait découvrir une autre réalité, très éloignée de la leur mais proche sur un point essentiel : le droit d’être enfant.
Les élèves ont posé des questions, ont exprimé leur surprise, leur empathie, leur indignation parfois.
Ils ont réalisé à quel point :
• leur confort quotidien n’est pas une évidence,
• apprendre est une chance,
• la solidarité peut traverser les frontières,
• un simple cahier peut changer le parcours scolaire d’un enfant.
Cette restitution a donné encore plus de sens à leur engagement.
Ils ont vu que leurs dons n’étaient pas “juste du matériel”, mais de véritables outils d’avenir.

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Un projet qui transforme : ici comme là-bas
Ce projet a eu un double impact.
Pour les enfants de l’orphelinat :
• du matériel pour apprendre,
• la certitude qu’ils ne sont pas oubliés,
• un geste concret qui améliore leur quotidien.
Pour les élèves du DITEP :
• une prise de conscience essentielle,
• le développement de l’empathie,
• une meilleure compréhension du monde,
• la fierté d’avoir agi collectivement,
• le sentiment d’appartenir à un projet porteur de sens.
Ce projet a irrigué la classe durant toute l’année, nourrissant les discussions, les apprentissages, les émotions, et a renforcé la cohésion du groupe.
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Et maintenant ?
Au-delà du voyage et de la remise des dons, l’histoire ne s’arrête pas là.
Elle ouvre la voie à d’autres réflexions, d’autres actions possibles, d’autres liens à renforcer.
Les élèves, touchés par ce qu’ils ont appris, ont exprimé l’envie de continuer à aider.
Une solidarité qui grandit,
une ouverture au monde qui s’ancre,
des valeurs qui s’installent durablement,
Ce projet restera pour tous un souvenir fondateur, la preuve qu’à tout âge, nous pouvons faire la différence.
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